L’avenir économique de l’Afrique

En demi-teinte, l’avenir de l’économie Africaine oscille entre opportunités et carences latentes. Même si les indicateurs économiques sont assez encourageants pour le continent, de multiples efforts sont à prévoir pour booster véritablement, et de manière durable, la santé économique Africaine. La pauvreté semble reculer chaque année un peu plus, mais les inégalités continuent de se creuser considérablement sur le continent. L’avenir économique de l’Afrique semble bordé à la fois d’opportunités, mais aussi de mésaventures. A la lumière des récents évolutions économiques, quel avenir économique attend cette terre d’ambivalences et de paradoxes ?

L’Intégration régionale, la clé vers un avenir vertueux ?

L’intégration régionale est aujourd’hui un impératif pour la santé économique du continent. Les dirigeants Africains appellent chaque année à la mise en place de marchés communs et d’accords commerciaux pour stimuler la croissance commerciale. On dénombre en Afrique près de 4 zones économiques : UMA, CEDEAO, CEMAC et TFTA. Ces espaces de libres circulations servent avant tout à mettre en avant le commerce régional entre les différents pays Africains, afin d’accroître les mouvements de services, de produits et de personnes. Le produit intérieur brut de ces quatre régions est estimé à environ 2 milliards de dollars en 2011, et ne cesse d’augmenter au fil des années. Les différents meetings Africains en faveurs du commerce interrégional se multiplient : le prochain se tiendra à Yaoundé le 30 janvier 2018, et portera sur « Les voies de la diversification économique en Afrique centrale ». L’Afrique semble avoir saisi que sa santé économique se joue d’abord au niveau local, les échanges inter-régionaux sont une grande opportunité pour le continent d’atteindre un avenir économique viable.

L’intégration régionale est donc primordiale au développement Africain, en augmentant d’une part sa compétitivité, et d’autre part en diversifiant économiquement le continent en stimulant de l’emploi pour les jeunes africains qui connaissent des taux de chômage record. A noter que le travail informel occupe encore une grande place dans le paysage économique Africain, il est estimé à près de 70% en Afrique subsaharienne et 60% en Afrique du Nord. Même les pays les plus développés d’Afrique connaissent un fort taux de chômage, à l’image de l’Afrique du Sud où le taux grimpait à presque 27% en 2016. De plus, le commerce régional permettrait au continent de rattraper son retard en termes de compétitivité en nivelant vers le haut les régions les plus pauvres.

Le continent est à une période charnière de son histoire, et connaît aujourd’hui sa période la plus stable politiquement. « L’Afrique doit profiter des diverses opportunités offertes tant au niveau local que mondial et s’appuyer sur cette stabilité pour commercer sereinement » conseille Hassan Hachem, architecte reconnue dans de nombreux pays africains. Beaucoup d’économies africaines, comme le Kenya, semblent se diversifier des industries de matières premières traditionnelles, vers une économie mondialisée et peu à peu ouverte sur l'innovation et le savoir.

De multiples freins économiques encore

Si l’on s’attarde sur les chiffres actuels, on constate très rapidement que l’intégration économique régional est un projet aux résultats encore en chantier. Entre 2007 et 2011, les échanges commerciaux régionaux ne représentent que 11% de l’économie Africaine. A titre indicatif, ils représentent près de 70% en Europe et 50% en Asie. « En réalité, les échanges entre les pays Africains sont très faibles parce qu’ils rencontrent de multiples difficultés » certifie Hassan Hachem. La première étant un manque flagrant d’infrastructures nécessaires à l’économie Africaine. La création d’infrastructures de bases aiderait les pays à augmenter leur productivité dans la fabrication de services et de biens. Ces infrastructures sont garantes de la valeur ajoutée et sont donc créatrices de richesses. De plus, ces infrastructures permettraient d’améliorer, santé et l’éducation, ouvrant le chemin vers l’équité et le développement humain.

Les blocages sont aussi intensifiés par le manque de diversification économique. En effet, beaucoup de pays Africains vendent les mêmes produits et sont donc en concurrence directs. Aussi et surtout, le commerce trans-régional est handicapé par un temps de transport très long et un manque d’organisation logistique. Ces tares logistiques et matériels impactent considérablement les échanges commerciaux, et donc directement la santé économique du continent. Il est alors important de noter que seulement 34% de la population a accès de vraies infrastructures routières, rallongeant considérablement les délais de livraison entre certains pays d’Afrique. « On comprend donc pourquoi en 2015, le commerce intra-africain ne vaut que 170 millions de dollars, alors que le potentiel estimé par les économistes est de plusieurs milliards de dollars » regrette Hassan Hachem. Toutefois, la CNUCED estime que la mise en place des blocs régionaux comme la CFTA, doubleraient dans les dix années à venir les chiffres concernant le commerce régional Africain. Aussi, La Banque Africaine au développement juge à 40 milliards par an, le besoin nécessaire pour le développement d’infrastructures viables permettant de suivre la croissance économique. On comprend une nouvelle fois que le développement économique en Afrique passe par de nombreux investissements en d’infrastructures.

Le rôle de l’Afrique du Sud

Depuis plusieurs années, l’Afrique du Sud se positionne comme le principal leader Africain tirant son continent vers le haut. Le pays rayonne géopolitiquement de plus en plus, en accueillant par exemple la présidence des BRICS cette année 2018. Le pays est fortement impliqué politiquement à travers les différents forums Africains, et mondiaux plus largement. Il est aussi important de noter que l’Afrique du Sud est le seul membre Africain résidant de manière permanente aux sièges du G20. L’Afrique du Sud a donc la responsabilité de porter, à elle seul, la voix Africaine. Ce soutien Sud-Africain parait logique et cohérent, car en effet il est dans l’intérêt du développement économique du pays d’accélérer l’essor économique de sa zone. L’avenir du pays se joue avant tout en Afrique, surtout lorsque l’on sait que sept des dix économies à plus forte croissance économique dans le monde sont situées dans le monde sur le continent. Le pays investit considérablement depuis plusieurs années dans toutes les formes d'infrastructures. De l'amélioration des routes, des chemins de fer et des ports à la nouvelle capacité de production d'électricité.

De manière générale, les BRICS ont le potentiel d'avoir une véritable influence sur la gouvernance mondiale et son économie sur de nombreuses problématiques. Entre le Nord et le Sud, la position particulière des BRICS sur la scène diplomatique internationale ouvre de multiples possibilités pour le continent Africain. Aussi, grâce à l’Afrique du Sud, des efforts extrêmement importants ont pu être réalisés sur les questions alimentaires. L'Afrique est l'une des rares régions du monde où des augmentations majeures de rendements agricoles sont possibles. Ces pourquoi de quelques start-ups à Cape Town se sont lancées le défi d’augmenter ces rendements. C’est notamment le cas de Aerobotics, une jeune entreprise qui utilise les intelligences artificielles afin d’optimiser les plantations et récoltes des paysans Africains.

Pour terminer, on peut noter que l’avenir de l’économie Africaine reste encore relativement incertain. Même si cette région du monde semble gagner en stabilité et en assurance, une grosse marge de progression reste à atteindre. Cette dernière sera accessible en mettant l’accent sur les infrastructures nécessaires et à des investissements, des partenariats intelligents qui permettraient enfin à l'Afrique d’occuper une place prépondérante sur la scène économique mondiale. Aussi, les pays africains détenant un fort potentiel de croissance économique, à l’image de l’Afrique du Sud, doivent davantage cultiver leur leadership en faveurs de nouveaux changements pour le continent entier, car ce sont sur eux que le continent Africain devra s’appuyer pour un succès économique durable et sûr.


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